Pendant que le loup n'y est pas...

Le vent soufflait sur les plaines, faisant danser l'herbe sauvage dans laquelle évoluai notre jeune Uthgard. Les collines qui s'étendaient sur son chemin avaient des air de mers enragée dont les vagues s'élevaient furieusement. Et pourtant, ce paysage était d'un calme olympien. Seule la brise fraiche parcourant inlassablement le paysage semblait agiter tout cela.

Laissés libre à la merci des esprits du vent, les cheveux rouges voletaient dans le visage d'Ourganos. La cape elle aussi claquait au vent, semblant menacer de transporter le propriétaire d'un point à un autre du paysage sans prévenir.

- Alors, où allons-nous, pour finir ?
- Dans une grotte. Continue tout droit...

Plus loin naquit au fil de la marche une forêt dans laquelle les deux voyageurs s'engouffrèrent. De grands arbres aux feuilles vertes et abondantes s'élevaient invariablement tout autour d'eux tandis que leur marche était bercée des bruits de la forêt : Quelques sifflements d'oiseaux, sans doutes des merles, la fuite d'une biche ou encore un sanglier creusant nonchalamment la terre, nullement dérangé par la présence humaine qu'il n'avait jamais appris à éviter dans ces contrées encore sauvages. L'homme visage découvert, chercha un moment sous les indications de l'oiseau avant de finalement trouver l'entrée de ce qui était sans aucun doutes soit un terrier soit une caverne. Posant la main sur la paroi de pierre froide, l'homme quitta le tapis de mousse pour le sol à présent dur.

- Me diras tu enfin ce que tu attends de moi, Corvax ?

L'oiseau observa un instant le jeune homme. Il laissa échappé un son étrange de sa gorge qui n'était ni un son humain ni celui d'un corbeau habituel, plutôt un mélange des deux. Si Ourganos ne pouvait le comprendre, il s'agissait là de l'expression du dédein et de l'impatience du grand corbeau. De sa voix grave et profonde il dit:

- Te voilà bien méfiant pour un disciple. Me poseras tu des questions jusqu'à ce que nous soyons arrivé ?

Il plongea son regard sombre dans les profondeurs de la grotte. Il laissa planer le silence sinistre des lieux et seul le vent venait les troubler là où ils étaient. Après un instant d'étrange concentration, l'oiseau expliqua à Ourganos :

- Il s'agit là d'une épreuve initiatique.

S'il aurait put faire moins de mystère, Corvax préferait troubler son jeune adepte. De plus il trouvait la situation amusante et ne dégnait pas profiter de la chose.

- Avançons... et fais attention, je n'peux guère évoluer ici, alors regarde où tu marches.

Restant lourdement sur l'épaule du rouquin, Corvax attendait que sa volonté soit exaucé, fier et grandiose comme bien trop souvent.

- Bien... Excusez mon impatience.

Il inclina la tête et baissa un instant les yeux en guise de pardon face à l'oiseau qui trônait sur son épaule...
Ourganos ne savait pas vraiment comment réagir face à son gardien.
Le poids qu'il lui imposait sur l'épaule, en plus de celui de l'anneau, était réellement éprouvant.
Et pourtant, il ne dit mot.
Il lui semblait que s'il avait des épaules, c'était pour endurer les souffrances sans geindre comme un homme faible le ferais.
Prenant sa volonté en main, il força donc son corps à obéir sans faillir, avançant pas à pas sans courber le dos, assumant le poids de son exil tandis qu'il progressait dans l'obscurité.
Une sombre sensation semblait provenir de la pierre même sur laquelle l'Uthgard posait les mains, l'air ambiant était devenu lourd et tandis que le chemin semblait descendre lentement vers les entrailles de la terre, il se faisait épais, difficile à respirer, presque étouffant.
Ses pas ne faisaient à présent plus le moindre bruit, contrairement à celui de son équipement, le cuir grinçant tandis que le Chakram battait sur le cuir de ses vêtements.
Le regard de l'apprenti sorcier se fit finalement dur et particulièrement attentif... Le grotte était devenue un couloir éclairé à son approche par des gisements de cristaux dégageant une douce lueur bleuté à une courte distance. Le bruit de gravats déplacés sous ses semelles indiqua à Ourganos qu'il n'était plus sur un sol de mousse mais bien à nouveau sur de la pierre.
Effectivement, l'air s'était partiellement asséché en entrant dans ce couloir, la lueur se reflétant sur le plumage de Corax le long des parois avant que le couloir ne débouche sur une pièce bien plus grande, large et plutôt haute de plafond.

* Sommes nous arrivés ? *

- Nous voilà arrivés

Immobile sur l'épaule du jeune, pesant de tout son poid en toute conscience, il observa les lieux et instant dans un silence profond. S'il aurait put voler avec manoeuvrabilité il préférait rester là à être un fardeau pour son disciple. Il déclara sur un ton quelque peu different, un ton qu'Ourganos ne pouvait déceler comme de l'impatience :

- Evidement il n'est pas là...

Ourganos commençait à en avoir sérieusement plein les épaules de tout ce poids.
Il n'était déjà pas habitué à cet anneau de métal, mais le corbeau semblait encore bien plus pesant que ce dernier !
Ourganos s'avança tout en contournant le rai de lumière.
Non pas que la douce chaleur de l'astre lui aurais déplu, mais on ne sait jamais ce qui peut se terrer dans les grottes.
Bien qu'avec ce drôle d'oiseau, se dit l'apprenti sorcier, il aurait du mal à passer inaperçu.

- Qui attendons nous, au juste ? Ce doit être une personne imposante, dans une telle grotte, pas vrai ?

Corax se mit à voler. Il prit de l'altitude un instant puis vint se poser au coeur de la grotte, en plein centre du cercle lumineux. Il observait dans toutes les directions puis ses yeux sombres revinrent à Ourganos qui était restait caché dans l'ombre.

- Imposante ? Oui.. mais surtout importante.

Il semblait un peu perturbé, probablement que son plan ne se passait pas comme prévu, peut être que leur rendez vous le dérangeait ou alors la raison était plus mystèrieuse. Quoi qu'il en fut, la lumière se fit moindre, et Corax reprit la parole.

- Nous allons l'attendre ici, et comme la nuit tombe, je te conseille de te préparer pour la soirée.
Fais ce que tu as à faire.

- Bien...

En y réfléchissant, voila déjà un moment qu'il n'avait plus rien avalé.
Sans compter qu'il serait loin d'être triste de retirer le fardeau qui finissait par lui lacérer l'épaule.
Las, s'installant dos à l'une des parois, il passa donc le chakram de métal par dessus la tête et le posa au sol.
C'est seulement à cet instant qu'il compris à quel point porter cet objet était éreintant.
D'un coup, tous ses muscles semblaient se relâcher et il se laissa glisser contre le mur froid avec un soupir d'épuisement.

En réalité, le chakram n'était pas son seul poids.
Cela faisait à présent plusieurs jours qu'il n'avait plus revu aucun membre de sa tribu.
Lui manquaient ils ? Difficile de l'affirmer.
Le fait est qu'il se sentait seul.
Seul avec un corbeau qui parles...
Il avait beau savoir ce volatile être son guide, il ne le connaissait pas encore assez que pour réellement le considérer comme un compagnon de voyage.

Soufflant à nouveau, l'apprenti jeta un regard à l'anneau de étal tandis qu'il enfouissait une main dans son sac de cuir pour en sortir un petit pot de terre cuite qu'il ouvrit.
Il en sort quelques grillons grillés, secs et froids, qu'il croqua sans la moindre appréhension après leur avoir consciencieusement arraché la tête.
Heureusement que les chamans lui avaient appris une ou deux choses...
Ainsi, il savait que ces insectes sont parfaits pour se redonner un peu d'énergie avant de faire des efforts.
Et si l'attente était trop longue, il devrait aller chasser de quoi se nourrir.

Sur ces quelques réflexions, il s'allongea et fit un oreiller de sa besace, de plus en plus en proie au sommeil tandis que la nuit ne tarderait surement plus à tomber.
Depuis combien de temps n'avait-il plus fait de halte, ainsi ?

Le temps passa et la lumière dans la grotte se fit moindre ; le soleil s'éloignait et ses rayons ne parvenaient plus à convenablement inonder les lieux. Si la nuit n'était pas encore tombée, la fin de la journée se faisait sentir. Ourganos pouvait juger sans douter qu'ils étaient là, à attendre dans l'inaction totale un hote dont il ignorait jusqu'à sa nature même. Corax était resté bien silencieux, si ce n'était inquiet il pouvait paraître dérangé : ses petits sauts sur le sol rocheux de la grotte, ses allé retours et ses vifs mouvements de tête au moindre son.
Le jeune homme était néanmoins reposé bien que son ventre commença à le tirailler. C'est au sein des derniers vestiges de lumière que Corax se décida alors :

- Reprends tes affaires, nous allons essayer de le retrouver.

- Maintenant ?

Le jeune homme grommela avec l'air d'un ours mal léché. Il était à peine en train de somnoler et son esprit embrumé était à présent forcé de quitter les limbes de la torpeur pour se frotter au froid et aux divers dangers de la nuit. Heureusement, il avait eu le temps pour se reposer... Reste qu'un bon repas ne lui ferait pas de mal.

- Bon, ne trainons pas, alors. Les prédateurs nocturnes ne seront pas tendre avec nous.

Il se leva donc et ramassa rapidement ses affaires, enfouissant le pot de criquets au fond de son sac négligemment avant de soulever avec un soupir le lourd chakram et de le passer autour de son torse heureusement reposé. Le poids en était nettement plus supportable que tout à l'heure, et il se dirigea donc d'un pas leste vers la sortie à la demande du corbeau.

Le retour vers la grande nature fut aussi aventureux qu'à l'aller, mais Ourganos parvint à se guider convenablement dans les ténèbres avant d'atteindre la sortie de la grotte. Ni bosse ni égratinure ne seraient donc exhibées.
A l'exterieur, les rayons du soleil couchant étaient filtrés par les arbres de la forêt, mais la lumière était encore suffisante pour évoluer et distinguer les éventuelles danger. Le jeune homme étant prudent, conaissant les terres du Nord et ses vices, observait attentivement les environs. A sa surprise la forêt lui semblait étrangement calme, cela paraissait surnaturel. C'est comme si les animaux avaient quittés les lieux, il ne distinguait que le mouvement des arbres au grès du vent, et n'entendait que les bruissements de feuillle.

- Partons vers l'Est, tu trouveras un sentier en descendant.
Il nous mènera au premier village du coin, notre ami s'y trouve probablement.

Arrachant Ourganos à sa concentration, Corvax volait au dessus de lui pour le guider tout en lui dispensant ses conseils. Ils n'avaient plus qu'à se mettre en route.

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+5 px

hrp: Je laisse là une pause, pour que tu puisses, si tu le desir, poster quelque chose, sinon dis moi que tu préferes voir la suite.
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Se faufilant le long des chemins sauvages, Ourganos avait un étrange pressentiment. Pourquoi toute cette nature était-elle subitement plongée dans une lourde torpeur ? Marmonnant pour lui-même, il suivait Corax du regard.

- Je ne sais pas ce qu'il se passes, mais cela éveille ma curiosité... Les ténèbres sont propices à l’action, pas à l’attente.

L'homme se pencha un instant pour poser la paume de la main au sol puis y arracha une poignée de terre qu'il répandit symboliquement au vent, en offrande au Corbeau Noir d'Uthgard, son totem. Se relevant ensuite d'un geste fluide, il repris la route d'un pas leste, ses robustes sandales de cuir foulant la terre et la pierre, écrasant l'herbe en silence tandis que la distance se consumai au fil des minutes.

En bon Uthgard, Ourganos était un homme endurant et puissant, bien qu'il ne soit pas des plus adroit. Le sang des héros des guerres passées coulait dans ses veines, et il pouvait marcher bien longtemps, à présent que l'air frais de la nuit avait réveillé son esprit. Une sourde pulsion grondait dans chacun de ses membres, comme cela n'avait pas été le cas depuis bien longtemps, comme un regain d'énergie après ce voyage éreintant. Un jour, ses tares deviendraient des atouts, il en était persuadé.

Le sommet de la bute se révélait enfin, et le village dont Corax parlait devrait s'y révéler en contrebas, offrant au jeune barbare une vue incomparable. Là, il pourrait à son tour célébrer Shar par une rituelle petite action malveillante afin de montrer sa soumission à la Dame de l'Egarement...

En aval de la coline rocailleuse se trouvait effectivement un petit village très probablement humain. Ourganos connaissait ce type de fondation communautaire, car parfois son clan venait à brigander les marchands qui voyageaient entre ces derniers. Bien sûr il n'en avait guère vue, mais ce n'était pas cela qui le mettait dans une profonde stupeur.
Un dragon aux écailles d'un noir de jais était aux prises avec les villageois. Une de ses pattes se voyait entravée par un étrange projectile le liant à une chaine. Perturbant son vol, l'empechant d'éviter les flèches, il semblait en mauvaise posture. Les villageois quant à eux jubilais de mettre l'horrible créature en déroute. Le monstre hurlait de rage et de haine, et le sol tremblait face à sa puissance. Il cracha alors une bile acide vers l'un des hommes qui s'occupait de la chaine ; en une seconde le corps entier du pauvre personnage fut dissout, ses os presque entièrement rognés par le liquide.
Corvax semblait siffler de colère, tout en volant en rond au dessus du jeune homme. Soudain il se décida, et il ordonna :

- Allons aider cet imbécile !

Sans plus attendre il fondit vers le village, laissant Ourganos hésiter sur la marche à suivre.

D'un mouvement dénué de toute adresse, Ourganos dégaina son arme, si toutefois le terme s'applique à cette "chose" qui n'a pas de fourreau... La prenant d'une main, baissée afin de ne pas sembler agresser directement les hommes, il avança en direction du dragon en se pressant, mais sans pour autant courir, profitant de la diversion que ne manquerai pas de provoquer le corbeau pour ne paraitre que secondaire.

Cette bataille ne le concernait pas. Et pourtant, il s'en mêlerai...
Non pas pour obéïr au corbeau.
Non pas pour sauver le dragon, que ce soit sa vie ou son honneur.
Après tout, ces humains avaient prouvés la supériorité de leur esprit en capturant le dragon.
Cependant, outre qu'il estimai que c'était une occasion rêvée de se faire un allié des plus précieux, il ricanait d'avance de voir ces hommes se battre contre la créature si il parvenait à la libérer.

Les légendes de son peuple relataient les exploits de guerriers capables d'affronter un dragon...
Ceux-ci, si prétentieux, seraient ils de la même trempe ?

Ourganos ricanait d'avance...
A présent, il allait s'approcher assez près de ceux qui tenaient la chaine que pour pouvoir les frapper, et tenter ainsi de donner l'occasion au dragon de se libérer.
Si toutefois la situation se tournait en sa faveur.

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+ 10pt Maléfiques

L'attaque d'Ourganos n'eut pas l'effet escompter. Il rata sa cible qui l'avait entendu venir du fait de son hurlement sauvage. Par une simple esquive du tronc, il avait évité le coup, sans même lacher la chaine. Malheureusement pour lui, la maladresse déroutante d'Ourganos vint à lui faire continuer sa route vers la chaine. Avant même qu'il ne s'en rende compte, le guerrier tout en muscle se retrouva les deux fesses sur le sol, complétement ébahi. Du sang giclait des deux moignons qui terminaient ses bras, et ses deux mains étaient restées aggrippées à la chaine. Il tomba dans les pommes avec un grognement pathétique, et son compagnon hurla d'effroit en constatant la présence de deux mains tranchées comme compagnon. L'horreur vint à lui faire lacher prise pendant quelques secondes, des secondes dont le dragon profita.
Prenant son envol dans les cieux, la chaine disparaissant devant les yeux du guerrier, il tenta dans un dernier effort de reprendre le dessus, mais l'idiot se fit emporter, traversant le pieu qui devait retenir la chaine, puis s'envolant à la suite de la bête noire. Il hurlait sans pouvoir s'arreter, et le dragon se riait de lui, satisphait de sa liberté, profitant de celle ci pour effectuer quelques vrilles mortelles pour le pauvre homme. Après quelques secondes, un temps bien honorable aux vues des acrobaties données, il lacha prise et fut projetté tel un boulet de canon. Le guerrier vint s'écraser sur l'un des archers qui n'eut guère le temps d'esquiver.
Corax quant à lui revenait à la charge, le bec ouvert. Soudainement une lumière se fit et une boule de feu se forma, et comme s'il s'était agit d'un mauvais repas, le grand corbeau la cracha en direction de deux pauvres hommes. Pris dans la sphère funéraire, la peau, les vêtements et même le cuir de leur armure devinrent cendres. Ourganos observait la scène et ne quitta pas l'oiseau du regard. Dans son oeil, le jeune homme put y lire une joie sadique, nul doute qu'il s'amusait.
Néanmoins la situation ne s'était pas vraiment amélioré pour autant, même s'il avait perdu 5 hommes, il en restait toujours une demi douzaine. En outre ces derniers venait de repérer qui avait libérer la bête, et ils n'avaient pas l'air d'apprecier. L'un d'entre eux décocha une flèche vers le barbare, mais Ourganos parvint sans trop de difficulté à l'éviter.
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+100 px (libération du dragon