La Fuite de Tali Ashen

La Lune décrivit sa longue et lente trajectoire dans le firmament embrasé d’étoiles, puis elle disparut lorsque le crépuscule inonda la terre d’une vive lumière rouge… Les deux voyageurs, épuisés par les aventures de la veille, et emplis de souffrance dormirent toute la nuit et la matinée durant. Peu à peu, les rayons transpercèrent la toile de la tente et de la carriole, et quand le soleil fut vraiment haut dans le ciel, ils finirent par se réveiller.
Fherlig retourna se recueillir auprès de la tombe des deux défunts ; il se tint là longtemps à méditer, et à penser au sort qui leur était incombé. Puis il se redressa et alla observer Tali Ashen qui était encore dans un sommeil paisible ; peu après, il partit préparer de quoi manger.
Lorsque Tali se leva et vint le voir, il l’accueillit avec un sourire réconfortant. Tous deux avaient bien récupéré de la veille : leurs blessures étaient désormais beaucoup moins douloureuses, et le choc psychologique qu’ils avaient enduré était en partie passé.
Fherlig attendit quelques secondes puis il déclara :
- Je sais que cela va sans doute te faire peur, mais nous devons nous rendre au village Erjim, car j’ai là-bas des amis auprès de qui nous devons absolument nous renseigner … En réalité tout ce qui vient de se produire n’est pas du tout le fruit du hasard : ce n’était pas de simples brigands en quête d’argent facile. C’étaient des miliciens de la ville de Uthmere or normalement ils ne quittent jamais la ville ! De plus, les miliciens sont des gens honnêtes, intègres, et très aimables !
Il y a donc un événement très grave qui a eu lieu récemment… Et je pense que tout cela est la conséquence du pouvoir actuellement en place dans la grande cité d’Uthmere : il se passe en effet des choses assez bizarres depuis quelques temps… Mais je ne vais pas t’accabler tout de suite avec tous ces récits ; nous en entendrons tous les détails lorsque nous verrons mes amis, et je te le raconterai plus précisément plus tard. C’est d’ailleurs en partie pour cette raison – de nous informer sur les nouvelles depuis la dernière fois où je suis venu– que je leur rends visite. Nous devons y aller ensemble, et ton aide sera très précieuse…

Les deux compagnons finirent leur repas, puis Fherlig proposa à Tali de laisser leur affaires près du grand chêne et de partir avec l’un des deux chevaux pour aller discrètement jusqu’au village. Mais avant cela, ils se changèrent et prirent des habits certes propres, mais usés par les nombreuses années de voyages… Puis Fherlig fouilla dans la carriole et après quelques minutes de recherche, il eut une expression de satisfaction : il redescendit de la carriole et tendit à la jeune fille un petit paquet entouré d’un tissu de soie. Tali, curieuse, défit le tissu violet et poussa une exclamation de surprise : il y avait là une dague au manche simple, mais à la lame ouvragée et acérée :



Fherlig expliqua alors :
- Je sais que tu n’es pas une guerrière, cependant il faut que tu puisses te défendre…D’ailleurs, je pense qu’il sera bon que je t’apprenne bientôt quelques bases de l’art du combat, dès que nous en aurons l’occasion…

Fherlig prit son bâton ainsi qu’ un sac avec quelques livres et affaires, et ils se mirent alors en route. Ils chevauchèrent sur le même cheval, Tali étant assise derrière Fherlig et elle s’accrochait fermement au vieil homme pour ne pas chuter. Le cheval galopa ainsi bon train sur la route principale qui menait jusqu’au village ; puis juste avant de quitter la forêt et d’arriver au niveau du barrage qu’ils avaient rencontré la veille, Fherlig fit sortir de cheval du chemin et s’enfonça dans les bois.
Ils firent ainsi en long détour pour rester à l’abri des regards, traversant la forêt, puis une futaie où les hommes coupaient le bois, en enfin ils coupèrent à travers champs et parvirent au bord du village. Fherlig s’adressa à Tali d’une voix basse :

- Ecoute, je sais que ce n’est pas facile pour toi… mais nous devons nous séparer : le milicien qui a pu s’enfuir a dû donner notre description aux autres, donc si on arrive ensemble, c’est certains qu’on ne passera pas inaperçus… Surtout qu’il doit y avoir des mouchards, qui signaleraient notre présence aux miliciens et s’en est fini de nous…Je vais par conséquent rester en dehors de la vue de qui que se soit, mais je vais explorer les alentours pour voir ce qu’il s’est passé ici : la fumée qu’on voyait hier - d’ailleurs on voit encore quelques fumerolles dans le ciel- n’était pas celle d’un simple feu de bois mais d’un incendie…
Par contre, je suis sûr que pour toi, tu peux aller dans le village sans trop de crainte : tu es une jeune fille à qui personne ne prêtera vraiment attention ; et le milicien d’hier n’a pas eu le temps de pouvoir t’observer car tu lui a détruit le visage alors qu’il était encore ébloui par mon sortilège… Il faudrait donc que tu ailles seule rencontrer mes amis. Ils sont deux : l’un s’appelle Sertom et l’autre Burtaff. Il sont plutôt grands et assez imposant, mais ils savent se faire très discrets. Ils portent des habits assez simples pour se fondre dans la masse.
L’auberge où ils se trouvent s’appelle « La Route Enchantée » : c’est là que tu dois te rendre. Ils y sont très souvent, et y ont d’ailleurs une chambre. Mais ne t'en fait pas : je vais invoquer un sortilège qui nous permettra de communiquer à distance et je te dirais ce qu’il faut faire. Mais attention, il faudra que tu restes en permanence sur tes gardes, et évites au maximum tout regard avec les miliciens.

On voyait dans les yeux du vieillard qu’il était conscient de la grande difficulté de la tâche qu’il demandait à Tali, et qu’en réalité il ne savait même pas si après avoir dis tout cela la jeune fille accepterait. Il ajouta alors :
- Je suis désolé ma petite, car ce que je te demande là est vraiment dur pour toi… Mais c’est le seul moyen de savoir ce qu’il se trame dans cette région depuis la dernière fois où je suis venu… Ces amis sont de personnes de confiance : ils sont de sages ensorceleurs de mon ordre… En effet, j’ai une idée de la raison de tous les troubles cela vient du dirigeant d’Uthemere, mais il y a quelque chose de très bizarre car c’est un souverain très sage, réfléchi et pacifique…Je t’expliquerai plus en détail plus tard en quoi consiste mon ordre car le temps presse et il n’y a pas une seconde a perdre en parole…
Mais…Tali, te sens-tu capable de faire tout ce que je te demande ?

On entendait dans le ton hésitant de Fherlig qu’il ne voulait pas forcer la jeune fille à faire des choses aussi risquées… cependant on devinait que l’aide de la fille serait extrêmement utile pour eux deux : Fherlig savait en effet que tous les derniers événements étaient des indices parmi tant d’autres que des événement gravissimes s’étaient déroulés, et que d’autre encore plus graves étaient à venir… En outre, cela les avait déjà touché très gravement tous les deux par la mort de Kira et Jormak ; et cela n’était sans doute pas encore fini…

Plus tôt dans la journée :

Tali était roulée en boule dans les couvertures, figée dans une position foetale. Ses yeux gonflés s'ouvraient malgrès ses paupières sensiblement lourdes. La veille elle était restait jusqu'à tard à pleurer sa mère et son désespoir, celui là même qui avait sommeillé en elle pendant quelques jours. Les malheurs semblaient être son lot, mais elle ne pensait pas s'y habituer un jour. Si la mort de Jornak lui causait de la peine, du fait de sa générosité et de sa charité, elle ne pouvait plus retenir ses larmes en songeant à la perte de la source de son être ; Sa mère l'avait à tout jamais quitté. La jeune enfant s'y était préparé depuis l'arrivée de sa maladie, mais sa fin avait été trop brutale, trop subite. Personne ne pouvait se préparer à ça.
Elle se redressa, la laine glissa de son corp pour rester à ses genoux. Elle avait dormi nue et le froid l'atteint désagréablement. Il ne s'agissait pas là d'une soudaine lubie ou d'une déraison subite, mais de tradition. Dans son pays, on veut que le fils d'un père décédé dorme nu la nuit qui suit la mort, pous qu'il puisse ainsi recevoir l'âme du défunt et y puiser des forces. Il en allait de même pour les sorcières, c'était d'ailleurs principalement ces dernières qui pratiquaient encore ce rituel, car elles pensaient que par ce moyen, l'esprit leur confererait quelques pouvoirs ou des secrets de l'après vie. Des légendes racontaient les faits de sorcières s'éveillant un matin après ce cérémonial, avec des capacités hors du commun.
Bien sûr Tali n'avait pas agit là dans ces croyances, mais simplement parce qu'il ne pouvait en être autrement dans son esprit. Elle s'était demandée si l'âme de sa mère avait put quitter la terre dans laquelle Fherlig l'avait enfoui ; habituellement on brulait les morts pour les libérer à la nature. Qu'allait-il bien pouvoir advenir d'elle dans cette partielle de terre ? Tali n'en savait rien et c'était une des choses qui s'ajoutait à ses peines. Son but en quittant la rashéminie avait été de la guérir, et elle avait pitoyablement échoué, précipitant même ses dernières heures. Elle espérait au moins qu'elle reposerait en paix à présent. Elle pria un instant Kelemvor, le dieu neutre gérant des morts pour qu'il s'occupe bien de sa mère et de Jornak. Elle se leva ensuite complétement.
Elle attrapa ses vêtements de la veille, sals et souillés, et en dépit d'avoir mieux, elle les enfila. Elle tira l'épaisse toile de tente pou se faire happer par l'air glacial du rude hivers qui leur avait déjà bien porté malheurs. Le confort n'était pas non plus son quotidien, et le froid restait atroce comme à l'acoutumé. Le feu de camp était allumé, elle en déduit donc que le vieil homme n'était pas mort pendant la nuit, ce qui était une bonne chose. Elle s'avença, les pieds trainants dans la neige, protégés par ses grosses bottes et s'assit pret des flammes.
Si la lumière et la chaleur léchait agréablement sa peau, Tali ressentait en elle comme une froide obscurité. Elle se sentait vide, épuisé. Quelque chose était mort en elle, son coeur était brisé. Elle caressait sans faire attention l'amulette de sa mère et quand elle s'en rendit compte, elle jetta un oeil sur les deux tombes improvisées. Si les larmes ne venaient plus, elle sentait néanmoins en son sein une réaction. Le feu la prenait, son sang bouillonait, et ses membres se serraient : elle était en haine. La rage d'avoir perdu le seul être vivant qu'elle aimait lui arrachait le coeur, et la rongeait profondement. Elle voulait une vengeance, envoyer aux morts ceux qui le méritaient.
Mais qui devait elle blamer ?
Si les miliciens étaient forcément coupable et méritaient une mort atroce, ils n'étaient pas les seuls. Fherlig, qui les avaient menait là, était aussi en tors. S'il les avait aidé et protégeait, il les avaient aussi mené à la mort. Comment pouvait elle lui pardonner cela ?


Pendant les événements :

- Oui. Je le ferai.

Elle n'avait plus que lui, et nul part où aller. Comment pouvait elle survivre seule ? En vollant ? Elle n'avait rien d'une expère en la matière, elle qui avait été élevé en palais. Elle savait que dans les périodes troubles comme celle ci, c'était les mercenaires qui touchaient le plus d'argent, mais comment une fille pourrait elle en être ? Elle ne savait même pas tenir une épée.
Elle était forcé de rester avec le maudit vieillard. Peut être deviendrait elle son associée comme le fut Jornak avant sa mort. L'idée lui déplaisait, mais avait elle le choix ? Tout montrait que ce n'était pas le cas. Elle devait se resigner, accepter son sort.

Fherlig ne dit rien pendant quelques secondes, scrutant le visage de Tali pour tenter de percevoir ce que pensait la jeune fille. Il resta là debout, droit, son long bâton tenu de sa main droite devant lui, et il fixait Tali droit dans les yeux. Il se doutait qu’une telle situation était insoutenable pour une jeune fille telle que Tali : avoir perdu son père, sa mère, et être désormais une pauvre errante…
Le vieil homme prit une inspiration et dit alors :
- Maintenant il faut y aller… Le temps nous est compté car nous devons nous mettre le plus vite possible au courant de se qui se trame dans la région, et pouvoir ensuite agir en conséquence… Bon, n’ais pas peur, je vais invoquer le sortilège de communication a distance qui nous permettra de parler sans être à coté l’un de l’autre, et sans être entendu. Je te dirais ainsi ce qu’il faut faire.

Fherlig leva alors le bâton devant lui, il ferma les yeux et pris une inspiration ; quelques secondes plus tard il chuchota quelque chose, et soudain, une sorte de fumée blanche se dégagea du bâton : elle les enveloppa tous les deux, puis elle se dissipa.
- Tout va bien ? murmura-t-il alors.
Tali entendit alors la vois de Fherlig, mais sa voix lui était venue chuchotée à l’oreille, comme si il se trouvait a quelques centimètres d’elle. La sensation du message était vraiment étrange…

Les deux voyageurs se tenaient en arrière d’un des maisons du village, à l’ombre et à l’abri des regards indiscrets. Fherlig expliqua brièvement à la jeune fille qu’elle devait se rendre à l’auberge du village, qui donna sur la grande place, au centre du village ; pendant ce temps, lui iraient voir quelques étaient les raisons de la fumée d’incendie qu’ils avaient vu la veille…Fherlig lui souhaita courage, et la devinant hésitante et apeurée il la rassura, lui disant que personne ne la connaissait donc qu’elle n’avait rien a craindre…

Le village Erjim, était un lieu de passage assez fréquent pour les voyageurs qui trouvait ici un lieu de repos avant de terminer le voyage jusqu'à la grande ville d’Uthmere. De plus on trouvait ici un certain nombres de spécialités artisanales de la région en tout genre, qui ne se trouvaient pas ailleurs, ce qui faisait de ce village un endroit plutôt assez prisé et fréquent. Par conséquent, on y trouvait de nombreuses auberges et écuries, des plus mauvaises aux meilleures ; si bien qu’on se demandait parfois s’il y avaient dans le village plus de voyageurs que d’habitants…Cela étant, Erjim était certes un endroit simple aux maisons peu cossues, mais c’était un village agréable et reposant ou les voyageurs aimant y prendre du bon temps. Tout autour, il y avait des champs et des forets, et à quelques kilomètres des collines rocheuses.

Tali sortit de leur cachette, et lorsqu’elle arriva sur l’une des rues du village, elle vit que l’activité y était assez peu intense : il y avait quelques gens, des chevaux et des carrioles, quelques commerçants qui vendaient divers produits, des maisons d’artisans donnant sur la rue et à l’intérieur desquelles les artisans s’affairaient à leurs taches, … Mais cela donnait l’impression que ce n’était pas l’activité normale qu’il y avait, que c’était réduit par rapport à d’habitude.
Soudain, alors que Tali marchait dans la rue, trois miliciens arrivèrent d’un rue adjacente, et se trouvèrent à un quinzaines de mètres devant elle, mais ils ne regardait pas pour l’instant dans se direction, et ils marchaient calmement.

Tali apperçut les miliciens et sentit son sang bouilloner. Si elle en avait eu les capacités, elle leur aurait arrché la tête, répendu leurs entrailles dans la ruelle et cloué leurs mains la place du village. Néanmoins elle se contrôla : ce qu'elle avait à faire nécessité qu'elle fasse bien attention.
D'un pas certain, elle s'avença dans leur direction jusqu'à ce qu'ils l'a voient arriver, elle leur demanda alors :

- Bonjours messieurs ! J'aimerai parler à votre supérieur, j'ai des informations sur les fuyards d'hier, ceux qui ont tué quelques uns de vos hommes...

Elle les observa, marquant une légère pause dans son discours.

- Je crois que je sais où ils se cachent.

Les trois hommes s’arrêtèrent sur le champ, et observèrent la jeune fille. Leurs visages se fermèrent et leurs sourcils se froncèrent ; on voyait qu’ils étaient tendus et sur leurs grades.
L’un d’eux, aux visage horriblement balafré, dit alors d’un ton ferme :
- Tu as l’air en effet de connaître quelque chose là dessus… mais j’espère pour toi que tes informations ne sont pas une blague. Bon alors comme çà, tu pense savoir ou ils se cachent ?

Tali ne se montra pas intimidée, même si au fond d'elle la terreur commençait à sortir de son terrier. Elle plongea son regard dans celui du garde qui lui parlait, puis lui répondit :

- Je ne peux en parler qu'à votre supérieur.

- Tu es bien effrontée ! Mais c’est d’accord, suis-nous. Le quartier général se trouve au centre du village.
Les hommes lui firent signe et se mirent à marcher à coté d’elle d’un pas franc et rapide.
Puis d’un coup, Tali entendit chuchoter un voix à son oreille : c’était Fherlig.
- Tali, rends toi au centre du village, je te dirait ensuite où il faut passer pour rejoindre l’auberge dans laquelle se trouvent sans doute nos amis. Fais bien attention à toi !

Ils parvirent au centre du village quelques minutes plus tard, en marchant à grandes enjambée – ce qui faisait d’ailleurs peiner Tali pour les suivre –. Ils croisèrent plusieurs groupes de trois miliciens, qui circulaient dans les rues adjacentes. Ils étaient tous tendus, et sur leur gardes, leur mains touchant nerveusement leurs armes. La place centrale du village était grande, pavée, et au milieu de celle-ci se trouvait une statue ; et tout autour, il y avait de nombreux bâtiments plus grands et un peu plus beaux que ceux du reste de la ville. Les hommes se dirigèrent vers le grand bâtiment qui dominait la place, qui, à en juger par sa taille et la relative élégance de son architecture – certes pas non plus exceptionnelle- était l’hôtel de ville.
Une quinzaine de miliciens en armes se trouvaient à coté de l’entrée, et tout autour, on ne voyait que très peu d’habitants.
Les trois hommes firent entrer Tali, en expliquant aux autres gardes pourquoi elle était la. Ils franchirent le seuil de la grande porte, et arrivèrent dans le hall d’entrée. Deux autres gardes les escortèrent à travers le grand bâtiment : ils montèrent à l’étage par un grand escalier, puis ils la menèrent dans une grande salle où ils lui dirent de patienter. Ils y avait des miliciens partout, qui discutaient sérieusement, s’entraînaient avec leurs armes dans le hall…
- Le commandant accepte de te recevoir, mais il va falloir attendre, annonça un des miliciens à la jeune fille.
Plusieurs longues minutes s’écoulèrent et Tali patientait assise dans la salle qui était d’ailleurs joliment meublée. Tali, elle, était assise sur une simple chaise en bois.
Soudain, la voix de Fherlig se refit de nouveau entendre dans les oreille de la jeune fille :
* Tali, j’espère que tout va bien… Dis moi où tu es : es tu arrivée à la place ? L’auberge se trouve dans l’une des rues sombres qui partent de la place. La ruelle s’appelle Rue du Corbeau, et l’auberge La Route Enchantée. Il faut que tu t’y rendes, puis une fois à l’intérieur, va voir l’aubergiste, et demande lui discretement si les hommes nommés Sertom et Burtaff sont ici. L’aubergiste ne connaît de mes amis que leurs noms de voyageurs, et ils ne sait rien d’autre sur eux. Tu n’as pas à le craindre, c’est un homme qui ne pose pas d’ennuis. …Je suis désolé, mais l’effet du sort commence à faiblir car sa durée est limitée et nous somme loin l’un de l’autre. Tu va devoir te débrouiller seule… je te fais confiance. Rendez vous à la tombée de la nuit à l’endroit où nous sommes arrivés ce matin. Bonne chance ! *

Une dizaine de minutes plus tard, on appela Tali à rentrer dans la salle du commandant. Elle s’avança, et rentra dans la pièce qui se trouvait dans une salle située un peu plus loin.
Le commandant était assis derrière un grand bureau ; il était grand, vêtu en habit de milicien de haut rang, et son visage n’avait rien de tendre. Il dévisagea la jeune fille, puis il dit gravement :
- Tu penses donc avoir des informations sur les événements d’hier. Mais dis moi d’abord qui tu es.

Les paroles de Fherlig raisonèrent en elle, et elle se décida à lui répondre :

* Tout va bien. Je suis plus ou moins arrivée dans le centre. *

Tali s'inclina humbleusement, et sans vraiment lui sourire, elle entreprit d'afficher un visage aimable, de sorte qu'il ne la voit pas comme une ennemie, mais qu'elle ne soit rien d'autre qu'une jeune enfant de passage.

- Je suis fille de fermier, j'aide mon père au champ.

Elle se disait qu'avec ses vêtements masculins, son mensonge serait concevable. Beaucoup de paysans n'ayant pas de fils utilisait leur fille pour faire la besogne.

- Notre maison se trouve pret de l'entrée du village, et hier nous avons vu vos hommes se faire lâchement attaquer par des brigands.
Vos soldats se sont battus vaillement, mais leur bravoure n'a put égaler les sortilège de l'un des hommes. Un vieillard à ce que j'ai put voir.

Si on lui avait rapporté à quelques choses prêt la même histoire, le commandant serait à présent captivé et sûr de ses bonnes intentions.

- Si je viens vous voir aujourd'hui, c'est parce qu'en allant ramasser quelques herbes avec ma mère dans la forêt, j'ai vu ces bandits. Notament le sorcier.
Nous avons prit peur et sommes vite rentrées, mais j'ai pensé que vous seriez intéressé de les savoir si proche, préparant peut être quelque coups tordus.

Le commandant l’écouta attentivement, puis il y dit vivement :
- Tu m’as l’air sincère, et il est vrai que cette attaque a été une humiliation pour nous et nous n’allons pas tolérer cela ! Mais es tu sure que ce sont bien eux ?

Tali s'afficha catégorique, hochant vivement la dette.

- A n'en pas douter !
Je ne pourrai oublier le visage d'un homme capable de lancer des flammes depuis un bâton...

L’homme se leva violamment, empli de fureur. En entendant ces propos, il avait commencé à serrer les poings, en on sentait l’étendue de sa colère. Il aboya alors aux miliciens qui se trouvaient également dans le bureau :
- Ces dissidents vont payer pour ce qu’ils ont fait ! J’en fais une affaire personnelle ! Réunissez immédiatement une troupe de miliciens ! Amenez arbalétriers et combattants ! Préparez mon cheval ! Jeune fille : tu va venir avec nous et indique nous on ils se trouvent !
- Bien commandant ! s’exclamèrent les miliciens.
Deux d’entre eux - sans doute les sous commandants - sortirent en trombe du bureau et se mirent a hurler, remuant ciel et terre. Les deux autres gardes restèrent dans la salle. Le commandant fit signe à Tali de suivre les gardes, puis lui-même sortit vivement de la salle.
Trois minutes plus tard, une troupe de deux douzaines de miliciens – 18 soldats et 6 arbalétriers –, escortant le commandant accompagné d’un des sous commandants –tous deux à cheval-, étaient prets sur la place du village.
Immédiatement, le commandant demanda la direction à Tali, et ils se mirent tous en route en forcant le pas.

Tali courait aux côtés des soldats, elle leur indiquait la direction du bois, vers là où elle et le vieil homme s'était trouvé plus tôt. En même temps elle fouillait son esprit pour tenter de joindre le vieil homme.

* Fherlig ! Fherlig ! Si vous m'entendez : Courez voir vos ami. J'ai réussi à écarter le gros des troupes, vous n'aurez aucun mal à entrer dans le village.
Avec un peu de chance, vous pourrez peut être vous organiser pour défendre les lieux avec votre magie...*

{Concentration}

Elle comptait bien perdre un peu les miliciens dans les bois, les mener jusqu'aux tentes si c'était nécessaire. Tout ce qu'elle attendait, c'était une réponse de Fherlig.

Tali, dans le doute, préféra insister dans sa tentative de contacter le vieillard. Si la troupe revenait au village sans que le vieil homme n'ait reçut le message, cela risquait de mal se passer. Il fallait absolument qu'il ait ce message.
En même temps, Tali leur indiquait la forêt, leur proposant d'évoluer à pied pour plus de sûreté, bien que la véritable raison fut de les ralentir.

{Concentration}

Les hommes marchaient à vive allure, déterminés à rattraper les fuyards. Ils avaient leurs armes en main, prêt à intervenir à toute attaque où à la vue de quiconque pouvant leur barrer la route. Ils circulaient ainsi dans les rues, terrorisant les rares passant qu’il y avait. On sentait comme un climat de terreur dans la ville…
Une fois arrivés au niveau des champs et de la foret, les miliciens fouillèrent les lieux alentours, puis Tali leur indiquant la direction de la forêt, le commandant ordonna un déploiement rapide à travers les bois pour retrouver le plus rapidement les bandits.
Tandis que les hommes se mirent ainsi à l’arrêt quelques secondes pour établir leur "stratégie" d'attaque, Tali se concentra autant que lui permettait la situation délicate dans laquelle elle s’était mise. Elle chuchota alors quelques paroles à l’intention du vieux mage, mais elle ne reçu pour réponse que de légers chuintements dans l’oreille…
Soudain Tali fut réveillée de sa transe :
- Viens avec nous, et montre où tu as vu précisément les brigands ! cria le commandant.

Les miliciens suivirent la direction que leur indiquait la jeune fille. La rage du commandant se faisait sentir à travers ses paroles, son attitude et son regard. Il voulait la mort des ces infâmes fuyards, et sa détermination était telle qu’il suivait précisément chaque indication que donnait Tali ; il ne remarqua en rien de petits indices - bien que Tali représentait véritablement bien son rôle - qui auraient pu lui faire douter que la fille mentait…
Les miliciens avançaient relativement rapidement dans la forêt, scrutant tout mouvement suspect, ou le moindre indice pouvant indiquer la présence des bandits. Au fur et à mesure que les minutes passaient, Tali sentait son cœur battre de plus en plus vite, car il devenait de plus en plus difficile pour elle de continuer à mentir sans éveiller de soupons. Le commandant commençait à devenir nerveux et agacé par cette recherche infructueuse.
Tali parvient cependant à les mener jusqu’au sentier, leur indiquant en inventant un mensonge, que leur campement se situait dans cette direction.
Puis, une dizaine de minutes plus tard, la troupe des miliciens s’arrêta soudain. Le commandant s’avança vivement, s’approchant d’un milicien qui avait fait signe : sur un tronc au bord de la route était inscrit en lettre lumineuses :
- Halte !
Ce n’était pas une inscription normale, et n’importe quel idiot pouvait comprendre qu’elle était… magique. Les hommes s’agglutinèrent autour de l’arbre, et on sentait la fureur monter en eux : il y avait tout lieu de croire que l’inscription venait du magicien dont avait parlé la fille… Quelques seconde plus tard, une chose bizarre se produisit : on entendit comme un murmure d’un ton sec et agressif ; cela semblait venir de la direction que Tali avait indiquée.
* Arrêtez-vous, ignobles que vous êtes ! Vous n’avez aucu droit d’être dans cette région ! Retournez à la ville de Uthmere, et puissiez-vous y recevoir un châtiment à la hauteur des crimes que vous avez commis ! *
Les miliciens furent fou de rage, leur muscles se contractèrent sur leurs armes, et entendant le murmurent venir du devant, le commandant hurla ses ordres :
- Chargez ! Répartissez vous en petits groupes, et attrapez les !

dsl post rapide :

Tali effrayée prit les jambes à son cou. Fherlig n'avait put revenir aussi vite même s'il avait reçut le message. Elle abandona les miliciens en courant à l'opposée.

Les quelques gens qui circulaient dans la rue regardèrent la fille d’un air totalement ébahi. Ils paraissaient surpris et terrorisé d’entendre Tali parler aussi fort pour les sommer de prendre les armes. Tali traversa le village en courant, et sans doute par chance, elle ne rencontra aucun milicien. Soudain, alors qu’elle continuait à aller dans la direction de l’auberge tout en alertant les passants autours d’elle, un homme lui saisi fermement le bras. Il avait le regard vif, et ses yeux étaient à la fois emplis de colère et de peur :

- Mais es-tu totalement inconsciente ? lui dit-il d’un ton sec et à voix basse. Tu as perdu la tête ou quoi ? Cela fait plusieurs semaines que les miliciens sont ici, et nul n’a pu leur barrer la route ! Si tu continues ainsi tu vas te faire attraper ce que je ne te souhaite pas ! Alors fais toi discrète et disparaît vite fait !

L’homme lui lâcha le bras, et n’attendait aucune réponse de la part de la jeune fille, il parti en marchant à grande enjambées.

La taverne donnait sur une ruelle sombre qui partait d’une autre rue venant la grande place du village. Il régnait dans la ruelle une atmosphère pesante de chaleur et d’une infecte odeur. La lumière n’éclairait que faiblement, arretée pas les maison a colombage qui recouvrait la ruelle. Tali enfonca la vieille porte de l’auberge, et pénétra dans la grand pièce. Ses yeux mirent plusieurs seconde à s’habituer à la faible lumière et la fumée qu’il ya avait là. L’auberge était peu remplie, et le calmé n’était rompu que de temps à autres par un éclat de voix ou un rire.
Lorsque la jeune fille appela Sertom et Burtaff, l’homme derrière le comptoir -à la mine fermée et peu engageante- se tourna vers elle et lui fit signe de venir :

- Je ne sais pas ce que tu cries là, mais viens donc ici ! Tu déranges les clients !